« Le Planet-score n’est pas seulement une étiquette : c‘est une trajectoire », Sabine Bonnot, porte-parole du collectif Planet-score

Il y a un an, l’Itab et ses partenaires lançaient officiellement le Planet-score dans le cadre de l’expérimentation nationale sur l’affichage environnemental. Cette dernière terminée, la recommandation des pouvoirs publics, quant à la méthode à utiliser pour garantir une information fiable au consommateur et allant dans le sens d’une transition agroalimentaire, se fait attendre. Sur le terrain, l’approche du Planet-score séduit de plus en plus d’acteurs engagés et les étiquettes commencent à arriver sur les emballages en GMS et dans certains sites de e-commerce. Explications avec Sabine Bonnot, porte-parole du collectif du Planet-score.
sabine bonnot ; itab

Sabine Bonnot : Nous sommes aujourd’hui à près de 150 entreprises engagées dans l’évaluation de leurs produits avec le Planet-score, sur plus de 15 000 références alimentaires. Et sur plus de 500 000 produits sur la base des données publiques. Ce qui est très enthousiasmant, c’est de voir les entreprises parler du Planet-score lorsqu’elles s’engagent dans une véritable transparence. Monoprix et Franprix, par exemple, ont fait évaluer leurs produits MDD dans toutes les catégories. Ils en tirent aujourd’hui publiquement des conclusions extrêmement positives : le Planet-score permet de montrer en transparence les démarches vertueuses engagées avec les fournisseurs, mais également d’identifier les défis restant à relever pour améliorer les étiquettes des produits concernés. Ces distributeurs ont annoncé qu’ils vont afficher le Planet-score à la rentrée dans leurs e-shops sur tous leurs produits à marques propres, et sur tous les produits des marques nationales qui donneront le Go pour la transparence. Le groupe Olga, ex-Triballat Noyal, a publiquement annoncé un affichage sur l’emballage de tous leurs produits Sojade, et ce, dans 30 pays. Les Fermiers de Loué sont en ce moment même en train de déployer l’affichage du Planet-Score sur tous leurs œufs et leurs poulets vendus en GMS.

Sabine Bonnot : Le Planet-score a été conçu avec et pour les acteurs engagés au service de la transition écologique, de la transparence consommateurs et contre le greenwashing, notamment UFC-Que Choisir et beaucoup d’ONG. Leur expertise et leur niveau d’exigence sont à l’origine de la conception du Planet-score, qui permet de matérialiser réellement les promesses de l’entreprise. C’est une véritable démarche d’amélioration continue : il n’existe pas de mauvais produits, uniquement des produits “en chemin”. La méthode présente l’intérêt de prendre en compte ce que l’entreprise fait déjà de bien et les promesses qu’elle veut ou peut tenir. Le Planet-Score n’est donc pas seulement une étiquette, c’est une trajectoire. Et pour tout le monde. En agriculture biologique, par exemple, nous avons des produits qui ne présentent pas une bonne note, ce qui révèle là aussi le besoin d’engager une démarche de progrès. C’est en ce sens que le Planet-Score est un outil important pour les transitions.

Référence agro : La méthode séduit aussi à l’étranger, puisque vous annoncez désormais un déploiement dans une dizaine de pays européens avec la France*. Quelles sont les évolutions qui se dessinent actuellement pour le Planet-Score ?

Sabine Bonnot : En effet la demande à l’international est importante. Egalement, depuis un mois et demi environ, nous avons commencé à travailler sur les ingrédients intermédiaires, afin de pouvoir accompagner les entreprises aussi sur le marché B to B. Très récemment, le secteur de la restauration nous a contactés dans le but d’élaborer des menus sur la base de l’évaluation Planet-Score. Beaucoup d’entreprises ont envie de faire bouger les lignes car les consciences s’éveillent : nous allons continuer le travail pour leur donner confiance dans leurs capacités à accélérer la transition, et à le faire savoir à leurs clients.

*France, Allemagne, Espagne, Angleterre, Italie, Belgique, Danemark, République Tchèque, Pologne, Suède, Benelux.

« Le Planet-Score est un outil d’évaluation et de transition »

« Nous travaillons depuis longtemps sur le scoring environnemental de nos produits et l’approche du Planet-score nous paraissait cohérente, c’est pourquoi nous avons adhéré au nom de Terrena Bio. Le Planet-score révèle les points d’amélioration, c’est un outil d’évaluation. Nous ne cherchons pas forcément à obtenir du A partout, l’intérêt pour nos produits est avant tout d’améliorer les critères biodiversité et pesticides. Et cela demande peu d’effort finalement ! L’approche du Planet-score constitue un véritable outil de transition en encourageant l’évolution des pratiques agricoles. Récemment, nous avons également mis quelques produits La Nouvelle Agriculture en test, car nous pensons que l’approche peut améliorer l’affichage de notre offre, notamment sur la moindre utilisation de médicaments et l’attention portée au bien-être en élevage. À l’automne, nous afficherons la notation Planet-score sur toutes nos volailles bio. »

jerome caille ; terrena
Jérôme Caillé, administrateur de Terrena et président de Terrena Bio

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